J'ai dans la tête un jongleur,
Il marche au soleil dans une rue dont on ne voit ni les bords ni le bout car la lumière nous brûle
J'ai dans la tête un jongleur, et quand il laisse tomber une balle, une fleur pousse.
J'ai dans la tête des milliers de fleurs et un jongleur maladroit qui préfère s'allonger.
Il vient du Japon où il habite une petite maison dans une petite rue de la grande ville de Tokyo.
Mais là-bas, il n'a pas la place de jongler.
Il a bien essayé, mais les balles touchent le plafond. Alors quand il veut s'entraîner, il vient dans ma tête. J'aime bien, ça m'oblige à ranger un peu.
J'ai la tête vide. Ce n'est pas vrai, mais si je ferme les yeux et que j'y crois très fort, ça le deviendra peut-être. Le problème, c'est que je ne sais jamais si le vide est tout noir ou tout blanc.
Je voudrais n'avoir rien dans la tête. Ce serait pratique pour mon jongleur-fleuriste.
J'ai dans la tête une jeune fille aux cheveux de feu. Elle se joue de tout.
Je ne connais même pas son nom. Elle arrive, elle court, elle danse somme si personne ne la regardait, elle chante comme si personne ne l'entendait. Mais je suis là moi ! C'est quand même ma tête. Et on dirait qu'elle ne me voit pas.
J'ai dans la tête une danseuse alcoolique perchée sur un fil entre ciel et terre, accrochée à son ombrelle comme un peintre à son pinceau. Elle entraine les nuages dans un tango du diable, danse du sabre, des épées, du rasoir ; et je la regarde en me demandant comment tout ça va finir, partagé entre l'envie que ce numéro se termine sous un tonnerre d'applaudissements et l'inavouable espoir de la voir gisant, pale, inerte. Un mince filet rouge, le long de sa joue, coule.
J'ai dans la tête une route de nuit et des lumières anonymes. Des âmes qui passent, se croisent, se rejoignent un temps mais ne vont jamais ensemble. Parfois leurs destins s'entremêlent furtivement au détour d'une oasis. Je voudrais les voir se toucher, se parler, mais ça ne se passe que dans ma tête et je suis si timide que même là, chacun reste dans sa vie. Alors j'éteins la lumière. Je sens mon corps filer à toute allure mais je n'y vois rien. Je ne sais plus vraiment si je flotte ou si je tombe, mais peu importe. Seule compte la sensation. Alors je garde les yeux fermés.
J'ai dans la tête une douce folie, un soleil qui brûle et des mirages. Un enfant qui dit "au revoir" à un robot. Des hommes qui crient, qui hurlent tous ensemble pour s'encourager. Ce n'est qu'un jeu pourtant, mais on dirait la grande répétition d'un combat habituel. Un homme joue du tambour. Il frappe si fort, avec tant d'énergie que je me demande comment fait le tambour pour ne pas craquer. On se croirait au cœur d'un orage. Et finalement l'homme s'arrête, épuisé.
J'ai dans la tête un joueur de tambour et chaque fois qu'il frappe la terre tremble. Je voudrais tant qu'il aille jouer ailleurs, qu'il sorte de ma tête. Mais il reste là à tambouriner comme un tambourinaire sourd. Il a fait fuir le jongleur, la jeune fille et il a déchiré la nuit. Moi-même j'ai envie de sortir et ça me fait peur.
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