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1. |
L'exode
03:29
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On est parti très vite en abandonnant tout :
Les animaux, les chiens, les chats…
On a pris quelques vêtements, il fallait partir, alors on est parti,
Chassés par le bruit des canons.
On a traversé des lieux qui n’existent pas.
On a eu peur de bruits qu’on ne connaissait pas.
On a pris la route comme on prend la mer,
On a pris la route pour aller chez mon frère.
On a dit aux enfants qu’on partait en vacances,
C’était un peu tôt, ils ont cru à la chance.
On allait en poussette, à vélo, en charrette,
On espérait juste arriver quelque part.
On entendait les avions déchirer le ciel
Et on se jetait comme un seul homme dans les fossés.
La route n’était plus qu’un tas de nos vies,
Puis, ceux qui le pouvaient se relevaient.
En chemin on s’est fait tant de souvenirs
Qu’on ne parviendrait plus jamais à oublier
Et quand on est arrivé, on nous a dit de partir.
Mais une fois arrivé, où pouvait-on aller ?
On s’est convaincu que ça n’arriverait plus.
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2. |
Exile 1
03:25
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Hé ! Qu’est-ce que tu fais encore là ?
Tu ne crois pas qu’il est temps de partir ?
Tu verras, il y aura l’océan,
Ce sera beau, si beau et effrayant.
La nuit, on aura peur de ne rien voir,
Le jour, on aura peur de voir rien,
Rien que le bleu de l’océan.
Alors on priera pour le bleu du ciel
Et pour que le vent nous porte,
Ni trop vite, ni trop loin, ni trop fort.
Un jour on verra la terre,
Une masse sombre qui crèvera la brume.
Ce sera une île ou un continent,
Ce ne sera pas le bout du voyage.
Il y aura encore tant d’obstacles
Non, ce ne sera pas le bout du voyage
Mais on sera vivants.
Il n’y a rien de plus beau que
La lumière dans les yeux de l’homme qui
Voit la terre, enfin, après l’océan.
Après l’océan, il y aura l’inconnu.
Un autre inconnu, fait d’hommes qui auront peur.
Peur de nous. C’est étrange mais
Tous ceux qui sont rentrés racontent la même histoire :
C’est l’histoire de l’éléphant qui a peur d’une souris.
Tu vois, quand j’y pense, j’en rie.
C’est bien de rire quand on est perdu au milieu de l’océan,
C’est bien de rire
Certains soirs, j’espère qu’on m’abandonnera sur une île.
Une île déserte : le désert, je connais.
On dormira où on pourra,
On dormira si on peut.
On dormira parce que nos corps ne tiendront plus,
On dormira parce que, quand on dort, les rêves semblent réels.
On se réveillera en sursaut,
On se réveillera pour finir nos cauchemars,
On se réveillera pour avancer encore
Et on se rappellera un instant des réveils d’autrefois.
Tu verras qu’un jour, « là-bas » sera « ici »,
Tu verras et, même si on n’oubliera pas,
Un jour, on se laissera pousser des racines
Si profondes qu’on puisera la force de se relever.
On apprendra la pluie, l’eau qui coule à l’infini,
On apprendra les mots, ces clés du paradis,
On apprendra aussi à éviter les coups,
A filer plus vite, plus haut, plus fort
On rencontrera des saisons
Qu’on avait lues dans des livres.
On en saura plus sur les hommes
Que ce que les hommes eux-mêmes peuvent savoir.
On verra des regards qu’on ne pourra pas croiser,
On sera le miroir que nul ne veut regarder.
On est le jokari d’un monde qui ne sait plus où il va,
D’un vieux monde qui croit qu’il peut partir sans nous.
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3. |
L'aurore
03:25
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L’aurore était enfin arrivée
Et avec elle un petit trait,
Un jour de plus, un jour barré,
Pointillé sur la méditerranée.
L’aurore était enfin arrivée,
Elle avait su se laisser désirer
Et maintenant, elle dansait
Sur les cimes argentées
J’y voyais le ballet
Des camions dans le soir
Le long des routes de Calais,
33 tonnes d’espoir.
C’était le moment d’être libre,
De partir chercher de l’or.
On allait franchir le Tibre,
Notre far-west c’est le nord.
L’aurore était enfin arrivée.
D’un revers de la main on écartait
Les nuages, on voulait voir, on devinait,
Sur la plage les sirènes abandonnées.
L’aurore était enfin arrivée.
Après l’avoir si longtemps appelée
On la regardait un peu de travers :
On savait le jour plus dur que le fer.
On avait cru pouvoir
Supprimer le froid, attiser le chaud.
On pensait tout savoir,
On brûlait de soif au milieu de l’eau.
On avait tant prié,
Epuisé les mots pour le dire.
On s’était tant serrés,
Accrochés aux songes, aux soupirs
L’aurore était enfin arrivée,
Elle avait bien failli nous faire chavirer.
Tant de beauté, tant d’avenir,
A l’horizon on pouvait rire.
L’aurore était enfin arrivée...
J’avais eu tort dans le désert,
Tort et pourtant, hier,
J’avais le goût du sycomore,
Et la folie de l’hellébore,
On avait cru comme on peut croire,
Qu’il serait toujours temps.
On avait caressé l’espoir
Il brillait au loin dans le vent.
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4. |
Exile 2
03:28
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Parfois dans la nuit, j’entends encore le bruit des vagues.
Je sens le mouvement de la barque,
Je sens le sol qui se dérobe quand je débarque,
J’entends les moteurs, lumière, les chiens, les voix qui claquent !
Parfois dans la nuit, j’ai encore mal au cœur,
J’ai le ventre noué par la peur.
Je passe d’un bord à l’autre du lit pour ne pas chavirer,
Et je me réveille trempé par l’écume de ma sueur.
J’avais appris mille fables et poèmes
De ce monde nouveau, je voulais tant qu’il m’aime.
Je savais qu’il voudrait bien de mes bras,
Mais qu’il ne voudrait pas voir ma gueule, je n’pensais pas.
J’avais appris toute l’histoire,
La langue aussi, pour te comprendre.
Je voulais tant me fondre en toi et
Maintenant je tremble de me faire prendre.
Parfois les yeux ouverts, je revis l’escalade,
Les fils qui piquent en haut des murs,
Les crocs acérés du béton,
Les écailles du dragon de fer.
J’ai dû tomber mille et mille fois
Mais il restait toujours des loques à lacérer.
On a gravi des rivières, franchi des déserts,
Alors tu crois vraiment pouvoir nous arrêter ?
J’ai toujours aimé rêver dans les gares routières.
Observer aux fenêtres les ombres fatiguées,
Admirer la grâce des marchands de tout
Qui semblent flotter comme des geishas du Bolshoï.
J’étais hypnotisé par les lumières rouges
Qui s’enfonçaient dans les ténèbres, pour aller où ?
Avec la côte qui filait droit vers le ciel,
On aurait dit qu’elles s’envolaient… et moi avec elles.
Au delà du passé il y a les souvenirs,
Ils sont tellement plus beaux, en vérité,
Qu’ils me font pousser des regrets,
Qu’ils donnent à demain un goût amer.
Il y avait des odeurs, des odeurs d’enfance,
Des larmes sucrées, douces et chaudes,
Rondes comme des perles de Madagascar,
Brillantes comme des diamants, belles de tristesses.
On a évité les sornettes,
Les langues de serpents à sonnette,
Couru pieds nus dans les cactus,
C’eut été tellement plus simple en bus !
Mais les frontières, mais les barrières, les uniformes...
Si certaines étoiles guident nos pas,
Attention à celles qui s’épinglent juste là.
Maintenant il faut vraiment que je dorme.
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5. |
Chaque jour
03:06
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Passer.
Passer les frontières.
Passer les frontières à tout prix.
Passer les frontières à tout prix sans savoir ce qu’il y a de l’autre côté. Mais passer.
Courir.
Courir encore plus vite.
Courir encore plus vite que ses jambes.
Courir encore plus vite que ses jambes qui n’ont plus la force de bouger. Et courir.
Avoir peur.
Avoir peur d’être pris.
Avoir peur d’être pris et renvoyé.
Avoir peur d’être pris et renvoyé dans un pays où on a déjà tout perdu. Recommencer.
Etre humain.
Etre humain mais se perdre.
Etre humain mais se perdre un peu plus.
Etre humain mais se perdre un peu plus chaque jour dans le doute. Avancer.
Chaque jour passer les frontières à tout prix sans savoir ce qu’il y a de l’autre côté.
Chaque jour courir encore plus vite que ses jambes qui n’ont plus la force de bouger.
Chaque jour avoir peur d’être pris et renvoyé dans un pays où on a déjà tout perdu.
Chaque jour être humain mais se perdre un peu plus chaque jour dans le doute.
Chaque jour.
Chaque jour que Dieu fait.
Chaque putain de jour que Dieu fait.
Chaque putain de jour où Dieu aurait mieux fait de rester couché. Moi aussi.
Avoir froid.
Avoir froid chaque nuit.
Avoir froid chaque nuit que Dieu fait.
Avoir froid chaque nuit que Dieu fait et compter les minutes avant le soleil. Repartir.
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